Les exigences sont directement liées aux attentes, qu’elles soient conscientes ou non. Dans ce mode de fonctionnement-là, c’est la faute de l’autre quand quelque chose ne va pas comme prévu, c’est le chien qui doit changer. Nous voulons bien l’aider à changer, mais c’est lui qui doit changer. Il y a quelque chose d’unilatéral. Peut-être acceptons-nous d’envisager la possibilité de ne pas avoir « fait le bon geste » ou « utilisé le bon ordre », mais souvent, la réflexion ne va pas plus loin que ça. Dans ce mode-là, l’accent est mis sur le résultat, qui est atteint ou pas, et c’est ce qui se définit en termes de réussite ou d’échec. C’est sans doute aussi ce qui définira la stratégie utilisée pour changer les choses… comment faire faire à nos chiens ce que nous attendons d’eux.
(se) Remettre en question dans nos relations avec nos chiens, est une chose que nous sommes les seuls à pouvoir faire. C’est un processus qui consiste, d’une certaine façon, à observer les choses avec un regard différent, que ce soit concernant nos actes et ceux de nos chiens, tout comme nos attentes et nos croyances.
- Quel message mon langage non-verbal peut-il transmettre, sans que je ne m’en rende compte, qui pourrait expliquer que mon chien semble confus face à ma demande ? Par exemple : je demande à mon chien sensible de revenir vers moi, en le regardant droit dans les yeux… si cela le met mal à l’aise, il hésitera à venir, même s’il sait ce que j’attends de lui et qu’il en a envie aussi.
- Comment puis-je apprendre à communiquer autrement, avec plus de clarté ? Quelles sont les compétences que je pourrais peaufiner ?
- Comment mon chien se sent-il émotionnellement dans ce contexte ? S’il est énervé ou craintif, alors je dois m’intéresser à ce qui provoque cette émotion chez lui et trouver comment je peux l’aider à retrouver son calme.
- Y a-t-il d’autres facteurs qui pourraient expliquer son comportement ? Il y a de nombreuses années, en cours collectif, Shaddaï refusait obstinément de rester assise là où je l’avais positionnée avant de m’éloigner. Systématiquement, elle se levait et avançait de quelques pas. Quand je me suis approchée pour essayer de comprendre, j’ai vu qu’il y avait une crotte à 50 centimètres. Apparemment, cela la gênait. Il a suffi que j’installe Shaddaï ailleurs pour que tout rentre dans l’ordre… au lieu d’insister pour qu’elle fasse ce que je lui demandais à l’endroit désigné, sans chercher à comprendre.
Se remettre en question, c’est observer d’un peu plus près chaque décision, chaque choix. Se demander pourquoi. Se demander si cela me convient toujours, ce qu’il y a derrière.
Est-ce que je refuse que mon chien monte dans le divan parce qu’on m’a dit qu’il deviendrait dominant (alors que j’adorerais l’avoir près de moi), ou parce c’est important pour moi que cet endroit soit seulement accessible aux humains ?
Est-il vraiment nécessaire que mon chien soit assis pour accueillir les visiteurs, ou est-ce tout aussi bien s’il garde simplement les 4 pattes au sol (éventuellement avec un peu de soutien de ma part, si je le tiens au collier)?
Questionner, c’est faire entrer le mouvement, la fluidité, la curiosité, la flexibilité.
J’ai cru aux théories de la dominance, et je les ai appliquées. A une époque de ma vie avec les chiens, il était inconcevable que des chiens puissent monter dans les divans ou sur les lits… ça, c’était avant 😉.
Alors oui, au fur et à mesure de ce que je découvre et apprends, je change d’avis, parce qu'il est important pour moi de rester cohérente et authentique. Et ça n’a jamais été un souci pour nos louloutes. Pourquoi ? Parce que dans tous les cas, ma communication reste (la plus) claire (possible). Si un « oui » est un vrai « oui », ou un « non » est un vrai « non » au moment où il est communiqué, c’est tout ce qui compte. C’est ce qui nous permet, par exemple, d’autoriser l’accès au divan à certains moments et pas à d’autres, selon les circonstances. Dans ce contexte-là, l’absolu n’est pas nécessaire ; la flexibilité est possible quand elle rime avec clarté. Là, ce n’est pas au chien à mémoriser un interdit, mais à nous à apprendre à communiquer avec cohérence.
Ce n’est pas parce que « quelque chose fonctionne » que ça ne peut pas être remis en question, peut-être pour faire le point et vérifier que je suis toujours en accord avec cette façon d’être ou de procéder, peut-être pour y apporter des ajustements ou peut-être pour essayer et découvrir d’autres chemins. Bien sûr, rien ne garantit le succès… ce n’est pas parce qu’on essaie quelque chose de neuf, que ça marchera forcément. Mais cette expérience nous apportera de toute façon de nouvelles informations.
Attention, la flexibilité implique beaucoup plus de travail et de conscience pour nous, qu’un « non » absolu, ferme et définitif. Communiquer avec clarté demande une présence totale, dans l’instant, beaucoup d’observation. C’est un apprentissage très enrichissant pour nous, d’ailleurs…
(se) remettre en question, d’une certaine façon, c’est créer ou retrouver sa propre liberté. La liberté d’être soi-même. De créer une vie qui nous correspond, et qu’on assume pleinement.
C’est créer avec votre chien un lien unique, qui vous ressemble, qui reflète vos valeurs et ce qui compte pour vous. En cohérence et en responsabilité avec tout ce que cela implique.
Votre ouverture à la remise en question, dans l’intention de mieux comprendre ce qui se passe pour votre chien ou entre lui et vous, c’est un magnifique message d’attention, d’écoute et d’amour que vous adressez à votre compagnon canin… et qu’il reçoit cinq sur cinq !
Plus il se sent écouté, entendu, compris, plus votre lien s’épanouit !
Alors vous avancez ensemble, côte à côte, une patte dans une main, vers la suite de vos découvertes…
Je serais ravie de vous accompagner sur ce chemin-là, un chemin de découverte... que nos compagnons canins sont heureux de partager avec nous!
