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Pépite Coeur à Coeur

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Hier, en faisant ma petite promenade en solo avec Shaddaï, qui est maintenant la plus âgée de la troupe, j’ai souri en remarquant comme c’est différent de se promener avec un chien âgé ou avec un chien plus jeune. Une fois de temps en temps, Shaddaï se joint à la promenade du reste de la troupe, qui est alors adaptée aux possibilités de la doyenne. Sinon, elle passe son petit moment avec moi. Je pense qu’elle apprécie les deux formules 😉. C’est à moi qu’il revient de prendre les meilleures décisions possible…

Se promener avec Shaddaï, c’est un dialogue permanent… a-t-elle envie de sortir (parfois, c’est non) ? Elle s’arrête, je m’arrête avec elle. Elle redémarre, je suis son rythme. Elle pique un mini-sprint, je souris jusqu’aux oreilles. Elle a envie de renifler longuement une odeur que je ne perçois pas du tout, ok. Elle vient gentiment me réclamer une friandise, alors je cherche dans mon sachet un morceau qu’elle peut prendre facilement (ni trop dur, ni trop grand).

A moi aussi d’estimer quand il est temps de faire demi-tour, pour ne pas en faire trop. Parfois, elle me dit clairement qu’elle voudrait continuer encore un peu. Parfois, j’acquiesce, parfois je maintiens ma décision de rentrer. C’est une question d’équilibre entre ce dont Shaddaï a envie, ce qu’elle est capable de faire, le temps dont je dispose, la météo, etc.

Finalement, me promener avec une vieille dame de 13 ans, c’est souvent passer plus de temps à l’arrêt qu’en marchant. Elle m’invite à ralentir la cadence. Et c’est très bien comme ça. Pourquoi ? Parce que mon intention est de partager un bon moment avec elle, de lui faire plaisir. Comme c’est mon intention, la forme que cela prend n’a que peu d’importance, et l’adaptabilité est naturelle.

Quand je me promène avec les 3 autres, qui sont pleines d’énergie, si je n’y prends pas garde, je bascule plus facilement dans le mode « objectif », qui se concrétise par « on va faire telle ou telle promenade, qui dure environ autant de temps, et je serai rentrée à temps pour faire X. », déjà projetée dans la suite de ma journée.

Je crois que quand on s’aligne sur une intention, on est plus présent à ce qui se passe dans l’instant, mieux en mesure de communiquer, de s’adapter, de profiter d’un moment qui ne se représentera jamais.

Un processus similaire se passe pour le moment par rapport à Keziah, qui attend famille pour la fin du mois. Ses capacités et ses besoins changent, rapidement. Tout est une question d’observation, d’écoute et d’adaptation, de flexibilité. Sans chercher forcément à atteindre un objectif fixe. D’ailleurs, aujourd’hui, elle s’est jointe à Shaddaï pour la promenade 😉.

Je pense que quand l’objectif prime sur l’intention, la pression monte sans cesse, pour arriver à un résultat X dans un timing Y. On oublie si vite d’être présent à ce qui se passe… déjà catapulté dans « plus tard ».

Je sais que ce sera une des lignes directrices à suivre pour moi, quand les chiots seront arrivés. Elever une portée de la façon dont nous voyons les choses, même avec tout l’amour du monde, c’est un travail de titan qui ne laisse que peu de répit. Entre tout ce qui « doit effectivement être fait », et les imprévus qui viennent s’ajouter, le temps file et les émotions sont très fortes…

Il y aura des objectifs et des échéances, c’est inévitable, pour que les chiots quittent le nid, bien préparés à leur vie future, épanouis et bien dans leurs petites patounes.

Le tout sera de prioritiser les tâches de la to-do-list (tout-doux-liste) de façon à ne pas laisser une quelconque pression prendre le dessus, pour rester dans le bonheur de savourer l’instant et de poser chaque acte avec amour et conscience. C’est ce qui sera le plus bénéfique pour tous, et en premier, les chiots !

L’intention, c’est comme une saveur, un parfum, qui infuse les actes et les mots.

Une invitation à être plus présent. Là, ici, maintenant. Simplement.

Un état d’esprit qui permet aussi de voir plus clair, notamment dans les priorités.

C’est important pour nous, pour notre santé. C’est aussi important pour nos chiens, qui sentent tout, et s’imprègnent de nos émotions. Souvent, eux aussi ont du mal avec la pression que nous leur imposons à travers nos objectifs et nos exigences… et même la pression que nous nous imposons à nous-même.

En général, la pression que j’ai le plus de mal à gérer, c’est celle que je m’impose à moi-même… un comble quand même, non ?! Et quelque chose me dit que je ne suis pas la seule dans le cas. 😉

Nos chiens sont des partenaires extraordinaires pour nous rappeler de nous recentrer, être présent à ce qui se passe avec eux, même (et surtout ?) à travers la simplicité d’un échange de regards, d’une queue qui s’agite et d’un coup d’œil qui invite à jouer… juste là, maintenant, pendant quelques instants.

Bien sûr, je ne dis pas qu’il ne faut pas se fixer d’objectifs, mais peut-être pourrions-nous les aborder autrement ? A toujours se projeter dans l’avenir, nous oublions ce qui se passe maintenant… et nous oublions qu’aucune de nos journées ne nous sera à nouveau donnée à vivre.

Que le présent est… un cadeau,

que nos chiens ne demandent qu’à savourer avec nous!

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Excellente journée!

Cécile

cecile.ruelle@hotmail.com
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