La vie s'en va, la vie revient...


Pépite Coeur à Coeur

La Vie s'en va, la Vie revient...

Le deuil d’Emmy, un processus qui a transformé la douleur en douceur…

Dans quelques semaines, les chiots de Keziah viendront au monde… la vie revient en force, toujours.

Voilà déjà un peu plus de deux mois qu’Emmy n’est plus physiquement avec nous.

Je voudrais partager avec vous, comment j’ai vécu ce départ. Le deuil est un processus que chacun vit de façon complètement personnelle, bien sûr, et qui peut être influencé par beaucoup de facteurs différents.

Elle avait 15.5 ans et nous laisse sa descendance, puisque sa fille Shaddaï, sa petite-fille Zou et ses deux arrière-petites-filles, Bliss et Keziah sont près de nous. Cela n’a pas empêché l’absence d’Emmy de laisser un grand vide, relatif à sa place spécifique dans notre famille. Bien sûr, c’est une expérience différente que de faire le deuil d’un « chien unique ». La maison n’a plus été « vide » (sans chien) depuis bien longtemps… pour moi, cela remonte au décès de ma Malamute en 2005, jusqu’à l’arrivée de mon premier berger australien, Joy, en 2007.

Emmy avait atteint l’âge respectable de 15.5 ans; son départ a donc clôturé une magnifique et longue vie commune, sans le moindre accroc. Cela aussi, je crois, m’a aidée à vivre ce deuil plus sereinement.

Son euthanasie avait été programmée quelques jours après la prise de décision de la libérer de son corps physique. C’était une première pour moi. Pour les autres loulous avec qui j’ai vécu cette expérience, la décision et l’acte avaient eu lieu le même jour. Alors ça m’a d’abord donné le vertige… comment continuer à « vivre » ensemble, en sachant que le compte à rebours était lancé? (même si nous aurions pu changer d’avis, à tout moment)

Et puis finalement, il s’est avéré que ces quelques jours ont été très doux, même si très intenses. C’est à partir de la prise de décision que je suis entrée dans le processus de deuil, alors même qu’Emmy était toujours près de nous. A partir de ce moment-là, j’ai tout laissé sortir, sans la moindre retenue. Toutes les émotions, toutes les larmes que j’ai pleurées, par moments blottie contre elle. Et il y en eu, tellement. Même si le moment fatidique se rapprochait constamment, j’ai voulu profiter de chaque moment avec elle ; tout en respectant le tempérament indépendant qu’elle avait toujours eu. Elle n’avait jamais été ni super câline, ni pot de colle comme peuvent l’être nos autres louloutes.

Ces quelques derniers jours ont été l’occasion de se dire aurevoir, calmement et en toute conscience, tant pour elle que pour nous, comme je l’avais raconté ici.

Notre vétérinaire est venu à la maison pour qu’Emmy puisse être entourée de nous tous ; cela comptait beaucoup pour nous et nous avons été heureux que cela soit possible.

Ensuite, nous l’avons laissé emmener le corps d’Emmy, sans demander d’incinération individuelle. Ici aussi, bien sûr, il s’agit d’une décision tellement personnelle… à chacun de faire selon ce qui lui semble juste. Ni Manu ni moi ne ressentons le besoin d’avoir un endroit pour se recueillir, ni de récupérer les cendres de nos animaux chéris. Pour nous, tout est dans les souvenirs d’une belle vie partagée. Nous sommes tous les deux paisibles avec cela.

C’est là que le vide s’est affiché de façon plus brusque… elle n’était vraiment plus là, physiquement. Il y a un vide « physique » tangible. Et comme elle avait été au centre de notre attention pendant les 6 derniers mois, il y a aussi un « espace » nouveau et des habitudes/réflexes devenus inutiles. Plus besoin de se demander où elle est, de vérifier qu’elle dort, si elle doit sortir, s’il est temps de préparer son repas, si elle est paisible ou inconfortable… plus besoin de fermer les portes, de vérifier que rien ne traîne par terre avant d’aller dormir (qui risquerait d’être souillé par de l’urine), plus besoin de tendre l’oreille au petit matin, ni d’avoir le nécessaire de nettoyage prêt à l’usage…

A partir de la prise de décision, j’ai passé 2 semaines difficiles et lourdes ; souvent submergée par des émotions, par vagues, qui vont et viennent.

Comme je l’ai fait pour les prédécesseurs d’Emmy, je me suis immergée dans les souvenirs, et dans les 29.857 (eh oui !) photos que j’ai d’elle. J’en ai disposé un peu partout dans la maison, pour que mon regard puisse toujours la trouver quelque part à proximité. C’est quelque chose qui me fait du bien, m’apaise. Alors je lui parle…

J’ai aussi ressenti le besoin d’écrire tout ce que nous avions traversé. Comme pour « protéger » mes souvenirs, ne pas leur laisser la possibilité de disparaître. C’est un autre processus qui me fait beaucoup de bien, même s’il arrache toujours des litres de larmes… pour moi, c’est comme honorer notre vie commune.

Aux quelques jours des « dernières fois, avec », ont succédé ceux des « premières fois, sans » … parfois, ils m’ont fait l’effet d’une décharge électrique, parfois, ils m’ont arraché un sourire.

Shaddaï, la fille d’Emmy, est celle qui a accusé le coup le plus fort. Bien sûr, c’était sa maman… elle a été visiblement triste pendant une semaine exactement. Son regard en disait long… le même regard que celui qu’elle avait eu quand son frère Looping était mort brusquement suite à un empoisonnement, à 4.5 ans. Puis après une semaine, la vie est revenue en elle. Elle a retrouvé ses expressions espiègles et ses habitudes d’avant.

Depuis lors cependant, la relation de Shaddaï avec moi a changé. Elle me suit partout (quand elle ne dort pas… elle a 13 ans) et cherche le contact plus activement.

Je réalise à quel point sa maman était une référence pour elle, même si elles n’ont jamais semblé particulièrement proches. C’est vrai qu’en regardant les photos, je me suis aperçue qu’elles étaient souvent l’une près de l’autre, surtout les derniers mois. Ça ne m’avait pas frappée avant.

Comme pour Shaddaï, ma vie a repris progressivement son cours normal, les crises de larmes se sont espacées, la douleur a calmement fait place à la douceur des innombrables souvenirs et anecdotes. La déchirure s’est réparée, elle a cicatrisé. Même en profondeur. Les photos que j’avais disposées partout sont toujours là, je les laisse jusqu’au moment où je saurai qu’il est temps de les ranger. Je n’en ai plus besoin, mais elles continuent à me faire du bien, à me faire sourire. Alors elles restent là…

Pourquoi j’ai voulu partager ceci avec vous, avec plus de mots que d’habitude ? Parce que si un deuil est toujours difficile et douloureux, c’est aussi une phase, un passage vers autre chose. Selon chacun, il durera plus ou moins longtemps. Mais la vie revient, toujours.

Quand Looping est mort à 4.5 ans, en une heure à peine, c’était bien plus violent. Et pourtant, la vie est revenue malgré tout.

C’est un message d’espoir que je veux transmettre ici. Un message de douceur et de patience avec nous-même, d’ouverture à ce qui a besoin d’être exprimé. Pour moi, c’est à travers les photos et l’écriture. Pour vous, c’est peut-être ça, ou peut-être autre chose. A chacun de trouver ce qui peut l’aider.

Je me suis rendue compte qu’en étant totalement présente à tout ce que je ressentais, le processus se passait de façon plus fluide. Sans blocage, sans regret.

La vie reprend, avec de plus en plus de force… le joli bidon de Keziah commence à s’arrondir, déjà plein de vie et de promesses d’aventures. Elle est de plus en plus câline. Gentiment, nous nous adaptons tous à cet autre processus qui suit son cours, lui aussi. A la vie qui revient et qui va certainement bousculer…

Quelque chose me dit que ce n’est pas un hasard, si Keziah a attendu pour commencer ses chaleurs (susceptibles de démarrer depuis octobre) …

***

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