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Pépite Coeur à Coeur

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Le coeur, un espace illimité

Quand j’étais petite, ma marraine était célibataire. Elle passait beaucoup de temps chez nous, et nous avons tissé un lien fort dès ma plus tendre enfance. Puis un jour, quand j’avais environ 12 ans, elle a rencontré quelqu’un. Forcément, sa vie a changé. Elle ne venait plus si souvent à la maison. Elle a bien senti que c’était un peu difficile pour moi, alors elle m’a dit quelque chose que je n’ai jamais oublié : « le cœur, c’est comme une maison pleine de chambres, qui s’agrandit toute seule, au fur et à mesure des rencontres. Tu auras toujours ta chambre dans mon cœur, même si ma vie est différente maintenant ».

Ces derniers temps, j’ai eu des échanges avec des personnes qui avaient récemment perdu un chien et qui avaient peur de trahir l’amour qu’ils avaient partagé, s’ils en reprenaient un autre. Ainsi que d’autres échanges avec des personnes qui n’osaient pas envisager de prendre un deuxième chien, pour la même raison : la peur de trahir l’amour du premier, peur qu’il se sente moins aimé, à cause de l’arrivée d’un autre.

J’aime beaucoup cette image que ma marraine m’a soufflée, il y a quelques dizaines d’années…

A chaque portée, je fais cette expérience incroyable, d’avoir le cœur qui s’agrandit d’autant de chambres qu’il y a de chiots. Dès l’instant où ils viennent au monde dans mes mains, un espace d’amour se crée pour eux. Ces espaces ne disparaissent pas, peu importe que nous restions en contact ou pas. Ils portent chacun l’empreinte d’une patte canine, une âme unique, qui nous a fait l’honneur de choisir notre famille pour entamer son chemin terrestre.

Notre famille canine est une cellule dynamique (dans tous les sens du terme !) … rythmée par des arrivées, et par des départs. Parfois qu’on sent arriver, parfois très inattendus. Notre configuration familiale change régulièrement, et cela nous secoue toujours. Entre janvier 2021 et l’arrivée de Keziah et juin 2024, il a fait calme. Une vitesse de croisière s’est installée. Tranquille. Puis en juin, Funny a tiré sa révérence, suivie d’Emmy 5 mois plus tard. Deux deuils rapprochés.

Quand les chiots de Keziah sont nés fin février, ils sont à leur tour venus chambouler (le mot est faible !) notre quotidien. Nous savions que nous garderions une petite femelle, prénommée SUKHA depuis déjà plus d’un an. En sanscrit, « Sukha » signifie « bonheur associé à un état de profonde tranquillité ». Pour moi, donner un nom à notre prochaine petite chienne, c’est déjà l’inviter dans notre famille. Même si je ne sais rien d’autre. C’est lui dire simplement « tu es attendue, viens quand tu seras prête ». Au féminin, puisque nous n’avons que des femelles depuis que Looping est mort empoisonné il y a 9 ans, à l’âge de 4.5 ans.

Le jour de l’éclipse, le 29 mars dernier, alors que les chiots avaient tout juste 5 semaines, un petit mâle a attiré mon attention par son comportement alimentaire. Il ne semblait pas avoir envie de manger, alors je l’ai pris à part. Seul, il s’est mis à manger calmement. Et puis il s’est passé « un truc » … une intuition, une sensation, une impression… je lui ai dit « mais, tu veux rester ici, toi ! ». Pas une question, ni une demande de ma part (garder un chiot, c’est déjà toute une aventure…). Une affirmation. Une évidence. Une certitude.

Quand Manu est arrivé, je lui en ai parlé tout de suite. Après avoir directement soulevé tous les aspects concrets qui allaient incontestablement nous compliquer la vie (élever 2 chiots, devoir le faire castrer, le coût d’un chien supplémentaire, etc), cette sensation d’un « oui ! » franc ne diminuait pas. Nous avons décidé de nous laisser jusqu’à la fin de la semaine, histoire de s’octroyer un peu d’oxygène pour laisser reposer l’idée…

Il nous restait encore une famille à trouver pour un chiot. Les choix des chiots ne se font qu’à 6 semaines, sur base des caractères. Peut-être le dernier candidat idéal se présenterait-il… nous libérant ainsi d’une décision à prendre?

Que nenni ! Le lendemain matin, il était évident que YOURI s’était installé dans nos cœurs (pleins de chambres…), et dans notre famille ! Quand j’ai demandé à Manu ce qui se passerait si « le » candidat idéal se présentait maintenant », nous savions tous les deux qu’il était temps de mettre le site internet à jour… « tous les chiots ont trouvé une famille ». Nous avons tenu à ce que Youri sache que nous le choisissions. Que nous acceptions sa demande.

Dès ce moment-là, Youri et Sukha ont développé un lien particulier. Ils ont commencé à passer plus de temps ensemble, au milieu de la joyeuse troupe. Ils avaient bien compris !

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Alors voilà… les 7 autres chiots ont rejoint leurs nouvelles familles, dans lesquelles ils se sont intégrés avec aisance et facilité. C’est un bonheur d’avoir de leurs nouvelles régulièrement.

Et nous, nous nous retrouvons avec nos 4 adultes : Shaddaï (13 ans), Zou (10 ans), Bliss (7 ans), Keziah (4 ans) … et nos deux petits lutins de 9 semaines : Sukha et Youri.

Ce n’était pas prévu, et sans doute pas raisonnable non plus. Mais l’évidence a pris le dessus. Voilà notre famille à nouveau dans la recherche d’une nouvelle harmonie, pour que les « grandes » conservent leur tranquillité et leur espace (au moins en partie) et que les « petits » reçoivent l’attention dont ils ont besoin pour s’épanouir près de nous.

C’est une toute nouvelle expérience pour nous, d’élever deux chiots en même temps, frère et sœur de surcroît. C’est aussi une chose que j’ai toujours déconseillé à tout le monde !! Mais la vie en a décidé autrement, où en tout cas, elle nous a fait une proposition, que nous avons choisi d’accepter. Et en ce qui me concerne, comme quand Emmy nous a demandé de la libérer de son enveloppe physique, c’est Youri qui a demandé de rester.

Youri et Sukha ne viennent en aucun cas « remplacer » Funny, Emmy, Looping ou Joy. Ils viennent apporter leur touche unique à notre famille. L’avenir nous dira ce que cela signifie.

Nous n’avons pas non plus le sentiment de mettre en danger, ni de trahir l’amour que nous partageons avec Shaddaï, Zou, Bliss et Keziah. Notre rôle est de veiller à ce que chacun soit respecté dans sa personnalité, ses préférences ou ses difficultés. Par exemple, Bliss n’aime pas trop l’agitation, alors nous évitons de la mettre en présence des chiots quand ils sont pleins d’énergie. Shaddaï, du haut de ses 13 ans, adore être en contact avec eux, mais n’a plus l’agilité physique pour gérer leur enthousiasme ; les moments partagés ne durent donc pas trop longtemps. Keziah est la maman des deux loustics, et aime passer du temps avec eux, mais il y a aussi des moments où elle n’en a pas envie et préfère s’installer à sa place favorite pour surveiller les allers et venues dans la rue. Zou a beaucoup de plaisir avec les chiots, mais elle semble avoir besoin de contrôler les choses un peu excessivement…

Et puis il y a les deux principaux intéressés… qui s’offrent des délires supers drôles à observer, et peuvent aussi rester calmement dans leur parc quand nous ne sommes pas disponibles pour avoir un œil dessus.

Elever deux chiots, c’est trois fois plus de boulot que d’en élever un :

• il faut passer du temps avec chacun, séparément, pour construire chaque relation avec nous, et
• leur apprendre à fonctionner sans leur binôme,
• mais aussi chapeauter le duo qu’ils forment.

Nous voilà donc embarqués dans une sacrée aventure, qui ne sera pas de tout repos, c’est sûr. Elle sera une occasion quotidienne d’apprendre, de découvrir, de se remettre en question, de chercher des façons de fonctionner…

Il nous faudra développer bien davantage des compétences comme la patience, l’observation et l’écoute, la confiance en soi et en l’autre mais aussi l’organisation, la flexibilité, la résilience, etc. Tout un programme donc, dont nous ignorons le contenu…

Au gré de nos aventures, le tout sera de rester le plus centré possible, et de garder l’amour comme repère principal. Amour de soi, et amour de l’autre, pour pouvoir encadrer avec justesse et bienveillance… c’est sûr, il y aura des moments où ce sera plus facile à dire qu’à faire !

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Si vous aussi avez un chiot dont vous aimeriez accompagner l'épanouissement, en respectant sa personnalité et la vôtre,

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Cécile

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